Histoire d'un marin cavernicole

Croisière en Galice

Une croisière en Galice, été 2010.

 

 

Par deux fois déjà Papamike était descendu en Espagne, en 2004 accompagné par Sursum Corda pour visiter la Cantabrique et l'Asturie puis tout seul en 2006 quand depuis Gijon nous avions longé la côte jusqu'au Pays basque et la frontière française.

 

Cette fois ci, j'avais dans l'idée de descendre d'une traite vers La Corogne, d'y laisser le bateau le temps d'un bref retour en France pour travailler et revenir tranquillement caboter au gré du vent le long des rias altas.

 

 

 

De la Roche Bernard à La Corogne

 

Vendredi 18 juin, à la tombée de la nuit Papamike glisse sur la Vilaine pour rejoindre le "quai de pierre" à Arzal et y passer la nuit en attendant la première écluse matinale. A peine amarré nous voilà attablés à L'Inflexible, on refait le monde devant une bonne table et la fameuse crèpe au caramel salé...au nom évocateur d'ile Dumet.

C'est le samedi 19 juin au matin que nous appareillons d'Arzal, le vent est de secteur Nord/Nord-Est pour 4 à 5 beaufort....le pied!

Je suis accompagné de mon fidèle équipage  composé de Claude et David et tous les trois nous comptons bien faire avancer le bateau comme   il faut!

 

Toute la première journée, le vent sera moins fort que ne l'annonçaient les fichier Grib, grand voile haute nous envoyons geeneker puis spi jusqu'au début de la nuit. Puis le vent monte et on affalera la voile d'avant. 20 à 25kt un ris dans la GV et le bateau file sous GV seule arrisée à plus de 9 noeuds... 

 

 

 

 

 

Avec le petit jour, le vent tombe un peu, on en profitte pour envoyer le spi, mais hélas, agé de 10 ans, cuit par le sel et le soleil, mon vieux spi jaune se déchire de partout...On finira sans spi. Les quarts se suivent tout va bien à borb, les dauphins sont très présents autour du bateau, mais pas de grand cétacés pour nous saluer.

 

 

Nous croisons quelques très rares bateaux que l'AIS nous signale, l'IRIDIUM nous permet de recupérer des fichiers météo quotidiennement: toujours secteur Nord-Est avec un renforcement prévu au large de la Galice. La route continue bien droite vers l'objectif.

 

 

 

Le troisième soir un pigeon voyageur fourbu et deshydraté "s'écrase" sur le pont. David le réchauffe et le fait boire, la nuit est un peu agittée, le vent monte, nous avançons bien sous GV avec 1 ris et le génois légèrement roulé: tout baigne. Les lumières d'Espagne apparaissent à l'horizon, et au petit matin les formes massives du cap Ortégal se dressent devant nous. Je suis de quart avec David et nous voulons réduire un peu car comme pour  être conforme à sa réputation Ortégal fait se déchainer les élements. L'anémo s'emballe, il faut réduire, mais le bout d'enrouleur du génois a surpatté et on ne peut ni réduire ni dérouler pour affaler....ça craint, le bateau est surtoilé et cavale sur les crètes, le pilote décroche, je dois prendre la barre. Pas d'autre solution que d'aller à l'avant pour détricoter le paquet de drisse autour de l'étai. David et Claude s'en chargent et après de longues minutes à batailler ils reviennent trempés dans le cockpit: ça y est on peut enrouler! Le bateau ralentit et redevient manoeuvrable....et à ce moment là nous dépassons le cap Ortégal et le vent tombe. Il faut renvoyer le génois! C'est ça le plaisir de la voile.

Nous profitons du repit pour rendre la liberté à notre pigeon voyageur qui, un peu engourdi par une nuit à bord finit par trouver la direction de la côte.

 

 

 

 

 

 A Coroña

 

72 heures après avoir franchi la porte de l'écluse d'Arzal Papamike passe la digue du port de La Corogne. La ria de la Corogne est vaste et dispose de plusieurs marinas bien équipées pour accueuillir les bateaux de passage. Nous choisirons la marina du yacht club "marina deportivo", tout près du centre ville, large ponton et sanitaires refaits à neuf. L'accueil est excellent, le personnel donne un coup de main à la manoeuvre et chaque bateau qui arrive reçoit un cadeau de bienvenue.

 

Papamike restera presque un mois à La Corogne avant de repartir naviguer dans les rias.

Nous profiterons des quelques jours qui nous restent avant de prendre le bus pour renter en France à découvrir cette superbe ville Galicienne qui vaut vraiment le détour.

Restos sympas, vieille ville, tramways d'époque et bien sûr le célèbre phare La torres d'Hercule.

 

 

 La tour d'Hercule

 

 

 

 Papamike au "puerto deportivo"

 

 

 De la Corogne à Gijon

 

Fin juillet 2010, nouvel équipage, Catherine, Mathilde et Paul ont rejoint le bord.

Nous restons trainer quelques jours à La Corogne, le temps pour ceux qui ne connaissait pas de découvrir cette belle cité galicienne et de faire quelques courses de vivres fraiches et d'Estrella galicia" .

 

Mardi matin, nous voilà prêts à larger les amarres.

Petit saut de puce pour rejoindre la pompe à carburant qui se trouve dans la nouvelle marina "Marina Galicia". En effet, il n'y a pas de carburant au vieux "Puerto deportivo".

 

Mardi 20 juillet nous appareillons avec une légère brise d'ouest, direction les rias altas et à nouveau le cap Ortegal. Une forte houle nous accompagne, faisant batre la GV. Il faut trouver le compromis entre le grand largue et le "plein cul" avec les voiles en ciseau. L'allure n'est pas très confortable, ça grince de partout et le bateau roule beaucoup. Par moment la voile d'avant complètement déventée est enroulée, le bateau se comporte mieux sous GV seule.

 

Passé le cap Ortegal, le vent rentre un peu, le bateau file agréablement vers Cariño. Nous arrivons sous un grain, pas de place ni sur bouée ni au pontons. Nous jettons l'ancre dans l'avant port sur un fond de sable qui accroche bien par 5 metres de profondeur. Mathilde se baigne sous la pluie autour du bateau.

 

Cariño

 

 

Mercredi 21 juillet appareillage, toujours avec un faible flux de secteur ouest pour une petite navigation cotière le long de falaises. Nous sortons en vain le matériel de pèche...Décidement, ce n'est pas l'année!

A midi nous arrivons dans le petit port de Vicedo au fond du ria barquero. C'est un endroit remarquablement bien abrité. Le port n'offre pas grand place pour les bateaux de passage. Papamike trouve néanmoins une place sur le premier ponton, mais nous ne pouvons rejoindre la terre car une porte barre l'accès de la passerelle. Nous resterons là quelques heures, le temps du repas de midi. le vent monte et forcit à tel point que nous sommes plaqués au ponton, les pare-battages écrasés sous le poids de la coques.

Il faudra jouer de l'aussière, s'aider d'une grosse défense ronde et l'aide des bras musclés de deux pècheurs locaux pour faire pivoter Papamike, moteur en arrière toute dans le lit du vent et sortir du port, cap à l'ouest. Ouff...ça c'est de la manoeuvre!

Nous voilà parti vers la rive ouest de la ria, nous arrivons dans le fond sableux de la rivière et mouillons au calme par trois metres de profondeur devant le charmant petit village de Porto do Barquo.

Nous partagerons ce mouillage tranquille avec un autre dériveur français, un OVNI 385 immatriculé à Nantes.

Au mouillage a Porto de Barqueiro

Nous profiterons de l'après midi ensoleillée pour aller à terre visiter le village accroché aux flancs des colines couvertes d'eucalyptus. Soirée tranquille à bord, on ferra tourner un peu le groupe pour avoir assez d'électricité pour regarder une vidéo. Nuit tranquille. Escale de rêve!!

 

 

 

Jeudi 22 juillet. Appareillage matinal, à l'anglaise (Génois seul), la marrée basse ne laisse que très peu d'eau entre la cote et le banc de sable. Papamike navigue (comme souvent) dérive rentrée vers la sortie de la ria. Les fonds augmentent, toujours un flux d'ouest et une houle "présente". Nous passerons entre la cote et la petite ile de Coelliere, puis nous suivrons sensiblement un cap 100 puis 120 pour traverser la zone d'attente du port de San Ciprian (gros port industriel). Nous passerons sans nous arrèter devant Burela - Pas fou!! Avec un bateau immatriculé à l'Ile d'Yeu faut pas trop aller de ce coté là! -.http://www.ina.fr/notice/voirTouteVideoSimilaire/idNotice/CAB94072204

 

Le vent monte un peu, on envoie la GV et nous arrivons en fin d'après midi devant la ria de Ribadeo, ria qui marque la frontière entre la Galice et les Asturies. Les amères sont clairs, la houle s'engouffre dans la rivière sans danger apparent et nous suivons les instructions nautiques. Nous franchissons au moteur le pont Puente de los Santos qui relie les deux provinces.

A peine entré dans la marina que deux employés du port nous guident et nous prennent les aussières. Papamike est amarré "cul au pontons" Hop tout le monde à la douche.

Ribadeo est une petite cité sympa, bien que moins typique que la Corogne, elle n'en reste pas moins un excellent port d'atterrissage après une traversée du golfe. Le port est bien équipé et on y trouve de tout. De plus la rivière mériterait d'être plus visitée que ce que nous avons fait...Une autre fois.

 

Vendredi 23 juillet. Encore une navigation cotière par vent d'ouest faible et forte houle....Encore!? Jusqu'au cap Cabo Vidio, ce fut mollasson puis le vent est rentré pour un "rusch" final jusqu'à l'entrée du port de Cudillero. Une entrée cachée dans les cailloux, ne pas hésiter à suivre scrupuleusement les indications et allignements. Ca passe. Une fois passée la jetée, suivre à droite en serrant bien la rive et entrer dans le nouveau bassin très calme à l'abri de tout mouvement.

Papamike se tiendra sur bouée embossée, un agent du port vient aider à la manoeuvre et un annexe peut être mis à disposition des bateau qui n'en ont pas: tout ça GRATUITEMENT.

 

Papamike et un OVNI à couple sur une bouée

 

Cudillero est un actif port de pèche (au thon entre autre) et le village se perche le long d'une vallée abrupte. Très très joli. Sous le charme, nous y resterons deux nuits.

 Cudiellero.....

 

 

Dimanche 25 juillet. Cap la grande ville!! Nous partont vaillant sous voile, avec un bon thermique. Le bateau marche bien, nous sommes suivi par un A35 qui a du mal à nous remonter. Nous traversons la zone d'attente d' Avillès avec tous les cargo au mouillage. Puis le vent faiblit et on tricotte un peu pour passer le Cap de Peñas après lequel nous arrondissons vers le sud-est. Le vent reprend  un peu quand nous arrivons en baie de Gijon .  

 

Vracquier au mouillage

 

Encore des cargos et des vracquiers en attente, au loin des classes40' dispute une étape du championnat du monde et dans le ciel des jets et patrouilles aérienne font le spectacle: 'est le jour du "Gijon aéro", grand meeting aérien....et beaucoup de bruit.

 

Patrouille en formation......

 

Nous arrivons au port, toujours aussi bien organisé et accueuillant. Nous obtiendrons une place pour quelques jours mais nous devrons être parti le jeudi 29 pour cause d'arrivée de la première étape de la Solitaire du Figaro http://www.lasolitaire.com/.

Quelques temps après nous arrive l'A35 qui nous suivait depuis Cudillero, il s'agit de Nuits fauves, nous les avions déjà rencontré à l'Ile d'Yeu en mai.

 

Nuits Fauves à Gijon

 

On s'installe toujours "cul au ponton" et comme toujours à Gijon, les équipages font connaissance et les soirées s'anniment dans les cockpits.

 

 

Depuis GIJON jusqu'à Arzal

 

Nous resterons quelques jours à Gijon, pour y faire du tourisme, réapprovisionner le bateau et faire l'achat de complément d'accastillage.

La ville est très vivante et agréable, tous les soirs un concert est donné sur la Plaza Major. Gijon est aussi célèbre pour ces cidreries où le cidre se déguste "frappé". A voir également l'aquarium, le quartier du vieux port, les rues de la vielle ville et la grande et belle plage.

 

Le port de Gijon

 

Paul et Mathilde profiteront de l'escale de Gijon pour débarquer et rejoindre la France en bus pour d'autres aventures estivales. Nous les acompagnons en voiture de location jusqu'à Léon: très belle cité espagnole, aux accents mauresques, un fois les montagnes asturiennes franchies, c'est la chaleur sèche des grandes plaines castillonaises.

 

Les montagnes d'Asturie

 

Nous ne serons plus qu'un équipage très réduit pour traverser le golfe vers la bretagne.

 

 

Jeudi 29 juillet, un fois le complément de gazole effectué, nous voilà parti, GV envoyée dans l'avant port et génois déroulé, nous sortons du port dans un flux d'est cette fois ci.

Le ciel est chargé et il faudra tirer quelques bords pour rejoindre notre destination: Ribadessella. L'avant port est en travaux de dragage, les pontons sur la rive ouest de la rivière sont réservés aux "locaux", rien n'est vraiment fait pour les bateaus de passage. Nous irons à quai le long de la ville. La nuit est assez bruyante. Heureusement une fois de plus que Papamike est un dériveur car à pleine marée basse il ne reste plus beaucoup d'eau sous le bateau!

L'escale n'en reste pas moins un bel endroit, bien abrité dans l'estuaire de la rivière Sella avec les Picos de Europa en ligne d'horizon.

 

 

En arrivant à Ribadessella

 

 

Vendredi 30 juillet, Appareillage matinal, il faut laisser le passage à une grosse barge qui rentre dans la rivière, heureusement nous sommes à pleine (ou presque) marée haute. Comme la veille, un vent modéré de secteur est nous attend.

Nous faisons du près  en tirant quelques bord. A midi nous sommes en face de Llanès....Ca n'avance pas trop! En consultant les fichiers on se rend compte que le vent d'est passera de secteur nord dans 24 heures. Nous decidons alors de tailler plein nord et profitter ensuite de la bascule pour ensuite rejoindre l'Ile d'Yeu.

 

Les premières douzes heures de navigation seront plein nord, puis comme prévu le vent (toujours calme) est passé nord, nous obligeant à faire un cap nord-est au près. Les nuits sont calmes, quelques cargos et vracquiers viennent nous sortir de notre monotonie, le bateau avance bien.

 

Ambiance nocturne par très petit temps....

 

Rencontre crepusculaire: Le Mistral, en provenance de Bilbao.

 

Dans la journée de dimanche 1er aout, le vent passe nord ouest est forcit progressivement. A quelques heure de Yeu, il faudra prendre un ris, la mer est lisse, le bateau file!! Bientôt le phare de Petite foule, on enroule la pointe du but vers minuit, empanage et plein vent arrière vers Port Joinville.

Nous rentrons au port, le bateau glisse sur l'eau, dans le lointain les lumières et la musiques qui vient des bars du quai Carnot....C'est Yeu, c'est chez nous, après 64 heures de traversée!

Le port de plaisance est plein comme un oeuf, on trouvera une place à couple pour le reste de la nuit, demain on changera pour un cat-way.

 

 

 

                                     La trace complète...

 

Quelques jours à l'ile d'Yeu avec les amis avant de rejoindre Arzal, La Vilaine et La Roche Bernard.

Super balade.

 

Et dis !! L'an prochain, tu vas où Papamike ?

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



14/09/2010
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