Histoire d'un marin cavernicole

Expédition en Papouasie-Nouvelle-Guinée "Kandrian 1986"

EXPEDITION KANDRIAN 1986 (Papouasie-Nouvelle-Guinée, île de Nouvelle-Bretagne, province ouest)*

 

 

*Article que j’ai rédigé pour le compte de l’Association Pyrénéenne de Spéléologie et publié dans Spélunca (revue de la Fédération Française de Spéléologie) n°27 Juil.-sept.  1987

 

 

L’expédition Kandrian 1986 de l’Association Pyrénéenne de Spéléologie s’est déroulée de février à avril 1986 sur l’île de Nouvelle-Bretagne en Papouasie – Nouvelle-Guinée. La Nouvelle-Bretagne est l’île la plus importante de l’archipel de Nouvelle-Guinée Recouverte d’une jungle très abondante et arrosée (deux saisons des pluies), cette île a été le théâtre de plusieurs expéditions spéléologiques françaises et étrangères. (Beneath the cloud forest; Howard M. Beck; Speleo Projects ; 352 pages, 2003 en anglais)

 

 

 

SITUATION GEOGRAPHIQUE DE L’EXPEDITION.

 

Par sa situation géographique, la Nouvelle-Bretagne se trouve à la confrontation de trois plaques tectoniques : Indo-Australienne, Pacifique sud et Pacifique nord, ce qui explique la richesse de ses phénomènes volcaniques ainsi que la fréquence de ses tremblements de terre. Nous avons d’ailleurs vécu un séisme relativement fort lors de notre second séjour en jungle sans que cela perturbe pour autant le paysage spéléologique alors que des traces étaient visibles en surface.

 

 

Dans cette région, la pluviométrie est très élevée : 6500mm en moyenne par an avec des pointes maxima de juin à septembre. La période estivale (hémisphère sud) de janvier à avril est la plus propice au déroulement de notre expédition, bien que, aux dires de notre guide, l’année 1986 ait été riche en précipitations.

 

 

Le karst des Whiteman Range est l’un des plus vastes de la Papouasie – Nouvelle-Guinée avec plus de 6000 km2. Il s’articule en deux zones situées de part et d’autre du canyon de l’Andru River qui sert de drain collecteur des réseaux souterrains. En surface le plateau est très difficile à parcourir car très accidenté. Des zones de karts à dolines jointives sont entaillées par de profondes vallées actives ou sèches. Il s’agit d’un massif calcaire compact reposant sur une assise volcanique (voir coupe et cartes).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La population de l’île est essentiellement côtière, néanmoins, de nombreux villages parsèment la jungle jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres de la cote. Contrairement aux papous de Highland, ceux de Nouvelle-Bretagne possèdent une culture artistique très pauvre et sont certainement parmi les populations du globe les plus primitives. Seule la présence d’un guide polyglotte permet à l’étranger d’entrer en contact avec les tribus et ainsi de pénétrer le pays.

 

 

 

HISTORIQUE DES EXPEDITIONS.

 

Dès le début des années quatre-vingt, la Nouvelle-Bretagne a attiré les spéléologues occidentaux (Voir le livre de Howard M. Beck cité plus haut). Cependant, pour ce qui concerne la province ouest de l’île, les explorations remontent à 1985.

  • Expédition Niugini 1985 : expédition nationale de la F.F.S. dans la région de Kandrian.
  • Expédition Papou 1985 : expédition nationale de la F.F.S. dans la région de Gasmata.

 

Projet de longue date notre expédition (Kandrian 1986) a vu le jour un an après l’expédition Niugini 1985. Forts des résultats obtenus par cette expédition et en collaboration avec elle, nous avons décidé de poursuivre ses travaux. La première zone retenue à explorer en priorité se situe dans la chaine des Whitman, dans la partie nord du bassin de l’Andru River, en rive gauche : X=149.50° est  Y=5.56° sud.

Le karst côtier a été observé ainsi que les massifs calcaires de moyenne altitude voisinant Kandrian.

 

 

 

DEROULEMENT DE L’EXPEDITION.

 

Près de deux ans se sont passés entre l’idée primitive et le départ de l’équipe. Notre préparation a porté sur le site, l’accès et le matériel. La recherche des sponsors ainsi que les démarches administratives avec les autorités néo-guinéennes ont pris une part importante de nos préparatifs. Nous avons bénéficié d’une aide considérable de la part de l’Ambassade de France à Port Moresby, et il faut la remercier ici pour les nombreux coups de téléphone qu’elle a pu passer en notre faveur.

 

Les visas : n’ayant pu avoir que des visas touristiques de deux mois au départ de la France, nous avons obtenu sur place une prolongation de trois mois grâce à Madame Agnès Hamilton, première secrétaire de l’Ambassade de France.

 

Notre fret – matériel collectif- a voyagé par voie maritime du Havre à Rabaul. Une fois sur place, il a fallu le dédouaner et l’acheminer par caboteur de Rabaul à Kandrian. Le dédouanement nous a pris deux jours, mais, là encore, avec des papiers officiel d’expédition, ce fut une chose aisée et peu couteuse. Le cabotage par contre est plus long -8 jours- et demande une bonne dose de patience te de flegme.

 

Entre le moment de notre arrivée sur le sol de la Papouasie – Nouvelle-Guinée et la prise de contact avec le terrain, il s’est déroulé 15 jours ; 15 jours de démarches administratives et douanières et de transport maritime. Ce ne fut pas un handicap pour une équipe réduite telle que la notre, mais pour un groupe plus nombreux, il faut envisager une équipe de reconnaissance chargée de débloquer tout cela avant.

Kandrian fut notre point de chute où nous avons bénéficié d’une maison mise à notre disposition par les autorités locales.

 

Rapidement nous avons pris contact avec les locaux et retrouvé Patrick Aerang, le guide papou de l’expédition Niugini 1985. Patrick restera avec nous tout le temps de notre séjour. C’est avec lui et d’autres porteurs que toute l’équipe : Erich Delnatte, Philippe Géraud, Philippe Hasson, Pierre Lefebvre, partira dans la jungle pour une première semaine de reconnaissance.

 

Traversée d'un village, à un jour de marche de Kandrian

 

 

Au cours de cette semaine, nous avons retrouvé la mégadoline Kukumbu (Niugini 1985), établi un camp de base confortable et dégagé un espace d’atterrissage pour un hélicoptère. 

 

 

Camp de base à Kukumbu

 

Nous fîmes un second séjour en jungle de 7 semaines, au cours duquel nous avons exploré le réseau Arakis et d’autres cavités voisines.

Ce séjour débuta par l’héliportage du matériel et de l’intendance. Les premières explorations se sont déroulées dans la doline de Kukumbu qu’il a fallu redécouvrir tellement la végétation avait repris ses droits…Bien sûr, nous vîmes ça et là des traces de nos prédécesseurs : une corde, une trace de machette…mais il a fallu refaire un bon travail de taillage pendant deux jours afin de pouvoir accéder aux différents porches amonts et avals. Nous avons entrepris d’explorer l’aval du réseau dont les galeries s’arrêtaient sur rien...

Après une courte phase de prise de connaissance, nous sommes arrivés au terminus 1985. Nous avons entrepris l’exploration et la topographie des différents shunts et avons terminé la galerie principale qui malheureusement s’achève sur un colmatage d’argile à une profondeur proche du niveau des résurgences de l’Andru River.

L’amont n’a eu qu’une courte visite de notre part. En effet, l’effectif de l’expédition s’est trouvé réduit d’un membre (rappariement sanitaire de Pierre sur suspicion de Dengue) et les pluies redoublant de vigueur cette année là, nous ont incités à la prudence. (Il vaut mieux éviter de se faire bloquer par une crue).

Nos efforts ont donc porté sur d’autres cavités des alentours : Pleek Lambou Cave et Wallaby Cave qui, toute deux, sont des cavités actives de taille modeste. Un abri sous roche troglodyte, Wild Men Cave a aussi reçu notre visite.

 

L’expédition s’est terminé à Kandrian par la visite de petites cavités du karst côtier, cavités peu profondes, vite colmatées et très boueuse, maximum 250 m pour -60m.

 

Tout au long de l’expédition, nous avons pratiqué des prélèvements biologiques (insectes, arthropodes…) qui, une fois rapportés en France, ont été confiés pour analyse aux bon soins de Louis Deharveng, Biospéléologue du CNRS.

 

 

LE RESEAU ARAKIS

 

Ce réseau a été découvert et exploré par l’expédition nationale Niugini 1985. Vaste collecteur, d’orientation nord-sud, ce réseau draine les eaux du plateau pour résurger dans l’Andru River. I lest constitué de grandes galeries fossiles succédant à des canyons actifs qui relient une succession de mégadolines. La mégadoline Kukumbu sera l’objet de nos investigations.

 

 

 Megadoline Kukumbu

 

 

            Kukumbu aval

 

Les porches avals de la doline Kukumbu donnent accès au réseau. Le porche fossile se poursuit par une haute galerie (d’environ 20 mètres de large) dont les voutes sont chargées de pendeloques.

 

 

Le porche d'entrée

 

Quelques ressauts et la galerie sèche devient humide. Après plusieurs centaines de mètres, la galerie rejoint l’actif où l’on accède par un puits de 15 m. Le réseau s’élargit –salle de la cascade- et reçoit une nouvelle arrivée d’eau en rive droite. Il nous faudra équiper une tyrolienne pour ne pas être bloqué par les crues de fin de journée.

 

 

Eviter l'eau....

 

 

Une escalade réalisée par l’équipe 1985 permet de retrouver le fossile très concrétionné et ainsi de poursuivre l’exploration dans une vaste galerie au sol très accidenté.

La progression aisée dans cette partie de la cavité est rendue pénible par la chaleur et la soif. Lors des visites suivantes nous allègerons nos tenues au maximum. Le canyon de la baie de cochons qui fait suite à ce passage présente une roche très corrodée et coupante, les biefs très profonds et calmes permettent de progresser à la nage. Après la salle Kaï-Kaï (manger en pidgin) d’un diamètre d’environ 40m, un grand canyon bouillonnant donne accès à la salle du Che : nous avons atteint le terminus topo de l’expédition Niugini 1985.

 

 

 

 

 

 

            Galerie du Shunt des Aquaphobes

 

Ici commence l’exploration et la découverte, il s’agit pour nous de trouver de nouvelles voies vers l’Andru River.

Dans l’angle sud-ouest de la salle du Che, un départ non visité avait été noté. Il s’agit d’une très belle galerie concrétionnée de 20 m de large en moyenne. De place en place, de très grosses coulées de calcite obligent à la reptation sur une courte distance ou nécessitent l’utilisation d’une corde pour franchir un ressaut. La progression aisée est rendue agréable par la beauté du site.

 

 

Dans le shunt des aquaphobes

 

 

Après environ 400m de cette galerie, une désescalade nous arrête dans une galerie de grande section où nous retrouvons un trace de point topographique : nous avons shunté l’actif de la salle Pomogu (Niugini 1985) et par la même occasion, le point terminal de la topographie 1985. Grace à ce passage désormais baptisé le « Shunt des Aquaphobes » les explorations vers le fond peuvent se faire sans souci d’être bloqué par la cru à Pomogu !

 

            Grande galerie Korobu.

 

Cette galerie très large (20-25m) de hauteur variable (5 à 15 m) file sensiblement plein sud. C’est le royaume du silence, le sol est couvert de sable et d’argile. Des traces de crues marquent le plafond parfois très haut (feuilles), mais à l’époque de nos explorations il n’y a pas la moindre présence d’eau. Cette galerie est un fossile qui fonctionne en trop plein lorsque l’actif en dessous ne peut plus évacuer toute l’eau. Nous « courrons » vers l’aval en faisant la topographie et en notant les départs. Finalement la galerie se resserre, colmatée par l’argile et quelques coulées de calcite. Elle se termine par une mare de boue liquide (siphon ??) 600 m après la jonction avec le Shunt des Aquaphobes marquant la fin de nos espoirs de jonction avec l’Andru. Il reste néanmoins quelques beaux départs à explorer dans un petit méandre actif en rive droite (largeur moyenne 3m ; hauteur environ 10m). Ce méandre est en fait un affluant que nous remontons sur 260m et qui se termine par une étroiture siphonnant entrecoupée de nombreux ressauts. Ce méandre actif est très concrétionné il se développe dans une direction générale de 250 grades.

Un autre départ, plus important celui-ci donne accès à une grosse galerie (diamètre 15m) en rive droite. La progression y est rendue pénible par la présence d’une épaisse couche de boue collante. Longue de 100m, cette galerie se termine elle aussi par un colmatage.

 

En conclusion, et après l’exploration systématique de tous les départs observés dans l’aval fossile de Kukumbu, nous pensons que les chances de sortir dans la vallée de l’Andru River, par des galeries exondées semblent bien faibles.

Il reste la possibilité de l’aval actif, mais après une brève visite, nous voyons rapidement que là aussi aucun espoir n’est permis. L’extrême violence du courant et la configuration des parois obligeraient à progresser en artificiel. Or, à cette profondeur nous ne sommes qu’à quelques mètres du niveau de base (+ 20m par rapport au siphon amont de la résurgence reconnue pour une distance de 1 km), ce qui laisse présager des conduits noyés assez importants.

A regret, nous déclarons l’exploration de l’aval terminé et préférons reporter nos activités sur d’autres cavités plutôt que de nous essouffler à vouloir passer coute que coute pour ne gagner que quelques mètres... Il faut savoir s’adapter au pays.

Tout au log de l’exploration de Kukumbu aval, nous avons pratiqué la collecte et le piègeage de prélèvements biologiques.

 

 

Kukumbu amont.

 

Etant donné l’effectif restreint à ce stade de l’expédition (nous ne sommes plus que trois : Erich et les deux Philippe), nous ne ferons que de timides incursions dans l’amont. Ce sera l’objet de quelques sorties photographiques pour se détendre entre deux phases de topographie et d’exploration.

 

 Dans les grandes galeries fossiles de l'amont

 

 

L'amont actif.

 

Pour l’ensemble du réseau Arakis, nous avons topographié 1943 mètres de galeries et reconnu 300 mètres, ce qui porte l’ensemble du système à 18900 mètres topographié.

 

 

 

LES AUTRES CAVITES

 

 

            Wallaby Cave. Doline de Kukumbu, altitude 480m (Wallaby = petit kangourou très présent sur la zone)

 

Il s’agit là d’une résurgence qui s’ouvre à mi-pente sur la lèvre ouest de la mégadoline Kukumbu. Découverte lors de nos premières prospections dans la doline, cette cavité a été explorée et topographié en fin de séjour.

 

Les eaux de Wallaby cave cascadent dans la doline, et c’est ainsi que nous avons découvert l’entrée de petite taille (2.5 x 2m). La cavité débute par une galerie horizontale de 1m de large, encombrée d’eau (profondeur parfois supérieure à 2m). Une petite cascade (2m) donne accès au reste de la cavité, toujours de dimension modeste, peu concrétionnée. Des blocs encombrent le lit de la rivière et sont recouverts de moisissure. Quoique la cavité soit bien ventilée il est parfois difficile d’y respirer, une forte odeur de guano y règne.

Quelques diverticules mais aucun départ, il s’agit là d’un drain qui collecte les eaux d’une doline du plateau pas très distant. La galerie s’arrête sur une cheminée obstruée de blocs avec une forte arrivée d’eau. Le sol est très glissant et le plancher stalagmitique parfois fragile (la rupture de ce plancher va occasionner une blessure sur l’un d’entre nous, qui nécessitera quelques points de sutures).

 

Wallaby Cave développe 315 m topographiés.

 

 

 

            Pleek Lambou Cave  altitude 450m

 

Située non loin du camp, cette cavité a été découverte par les papous qui nous accompagnaient alors qu’ils allaient chercher des bambous pour fabriquer des sarbacanes.

Pleek Lambou signifie en « talk ples » (talk ples = langage passe partout local, une sorte de Pidgin English rudimentaire) l’endroit où l’on trouve des bambous – Lambou= bambou ; Pleek = endroit, place.

Il s’agit là d’un système d’écoulement cutané. La cavité longue de 337m (topographie) est un système de perte-résurgence qui capte une des multiples petites rivières qui courent sur le plateau. De par la structure tabulaire du massif, les eaux pénètrent peu en profondeur si ce n’est à la faveur de grands effondrements ou mégadolines ; dans ce cas nous sommes en présence de gros collecteurs venant de loin et résurgeant dans le canyon de l’Andru River (niveau de base). Sur le plateau, certaines rivières courent sur les dalles sans pouvoir s’enfoncer sous terre sinon pour de courts trajets. C’est le cas de cette grotte.

 

Galeries de Pleek lambu

 

 

Pleek Lambou Cave est une cavité de taille modeste. La largeur des galeries n’excède jamais 4m pour une hauteur moyenne de 2 m. Comme il s’agit d’un système de perte-résurgence ayant un parcourt souterrain court, la cavité possède une faune venue de l’extérieur très riche. De plus les crues qu’elle subit sont rapides violentes et de courte durée, en rapport avec les orages qui éclatent sur le plateau. Le temps de réponse est très court, les mises en charge et décrues sont très rapides. Il s’agit là d’un véritable piège. Néanmoins, par sa petite taille, la grotte est vite parcourue et nous n’avons jamais été inquiété.

 

 

 

 

 

 

            Wild Men Cave (grotte des hommes sauvages) : altitude 500m.

 

Découverte lors d’une prospection au nord de la doline Kukumbu, cette grotte est en fait un abri sous roche de taille modeste.

Cependant, il parait intéressant de mentionner ici son existence car Wild Men Cave a servi, dans un passé encore proche, d’habitation troglodyte à une famille d’indigènes. Aux dires de Patrick, notre guide, il existerait encore aujourd’hui dans la jungle profonde de Nouvelle-Bretagne quelques clans isolés réduits à la cellule familiale qui vivent sans aucun contact avec les autres populations.

 

 

 

PROBLEMES MEDICAUX

 

 

Les problèmes médicaux en Nouvelle-Guinée sont ceux de la zone intertropicale, aggravés par l’éloignement de tout centre médical ou hospitalier.

De plus notre équipe souffrait de l’absence d’un médecin, la responsabilité de l’état sanitaire du groupe était confiée à un vétérinaire…

 

Néanmoins notre préparation nous avait amené à consulter les rapports d’expéditions passées et à contacter les médecins et les membres de celles ci.

Les principales pathologies que nous pourrions rencontrer sont les suivantes :

  • Paludisme
  • Ulcères tropicaux
  • Pathologie digestive
  • Traumatisme
  • Irritation de la plante des pieds

 

Ne pouvant nous garantir une bonne médication sur place, nous avons insisté sur une prophylaxie efficace :

  • Vaccination tétanos-polio-rage-T.A.B-hépatiteB
  • Chimio prophylaxie forte du paludisme : Flavoquine 200ND ; ½ Cp par jour, durant toute la durée du séjour et les deux mois suivants (NDLR : Attention ces notions datent de 1986, il se fait aujourd’hui beaucoup mieux en matière de prévention du Paludisme)
  • Hygiène alimentaire : emploi régulier d’Hydroclonazone pour purifier l’eau de boisson

 

Pour ce qui est des problèmes de « pourrissement » des pieds rencontrés par Niugini 1985, cela semblait être des plaies de brulure par frottement et macération dans les chaussures et bottes. Nous avons choisi pour les éviter d’enduire nos pieds chaque jour avec une crème grasse à base de baume du Pérou et de vitamine A (Sulmidol ND : produit vétérinaire…)

 

Bilan médical et problèmes rencontrés :

  • Plaie cutanée : une chute sous terre nécessitant 4 points de suture
  • Pathologie tropicale : un Dengue qui a nécessité une évacuation sanitaire vers la France
  • Pathologie digestive : quelques cas épisodiques bénins (Intétrix ND)
  • Plaies diverses et infectins : sangsue, plantes tropicales, égratignures (Antibiotiques en aérosol)
  • Ampoules aux pieds : chaussures trop petite = changer de chaussure !!!
  • Divers : fatigue excessive d’un des membre de l’équipe : hépatite diagnostiquée au retour en France

 

Conclusion : essayer d’être le plus propre possible malgré les conditions de vie en jungle. Considérer le moindre « bobo »  comme pouvant être grave et le traiter avant qu’il ne devienne surinfecté. En milieu tropical, la moindre plaie dégénère et ne cicatrise que très lentement. Profiter de la mer et du soleil pour faire sécher les plaies et se refaire une santé et un moral.

 

 

 

APERCU SOMMAIRE SUR LES RECOLTES ZOOLOGIQUES DE L’EXPEDITION

 

Les informations faunistiques relatives à la Nouvelle-Bretagne sont tares rares dans la littérature pour ce qui est des domaines souterrains et édaphiques. Les quinze prélèvements récoltés par l’expédition Kandrian 1986 présentent donc un grand intérêt. Le matériel est en court d’analyse mais quelques découvertes intéressantes méritent d’être signalées.

 

  1. Un crabe cavernicole aveugle, identique à celui récolté par l’expédition nationale F.F.S. de 1985 ; cette espèce (Trogloplax Joliveti Guinot 1986) est considérée comme le type d’une sous-famille Trogloplacinae, limité pour le moment au réseau Arakis.
  2. Une sangsue dépigmentée, à rapprocher de celles déjà connues de l’île principale de Nouvelle-Guinée.
  3. Une faune édaphique (rapport avec le sol/le substrat) de Collemboles caractérisée par l’abondance des Pseudachorutinae et des Entomobryiadae (genre lepidocyrtus, Sinella, Dicranocentrus) dont la plupart correspondent à des espèces nouvelles pour la science.
  4. Dans Wallaby Cave, une libellule du genre Teinobasis, signalée pour la première fois en Nouvelle-Bretagne. Différentes espèces sont connues sur l’île principale de Nouvelle-Guinée.

 

 

 

CONCLUSION

 

Ce fut la première fois qu’une expédition de ce type en Papouasie – Nouvelle-Guinée était composée d’une équipe aussi réduite. Ce qui pouvait apparaitre sur le papier comme un avantage, par analogie avec l’Himalayisme, (rapidité de mouvement, infrastructure légère, pas d’inertie de groupe…) fut en fait un handicap.

Cependant nous garderons un souvenir impérissable de cette expédition. Nos contacts avec les populations locales nous ont permis de vivre sans encombre durant sept semaines au cœur de la jungle. En partageant la vie et les coutumes de nos guides papous, nous avons appris à devenir de vrais « bushmen » alors qu’eux-mêmes s’initiaient aux techniques de la spéléologie avec la même aisance et la même agilité que pour se déplacer dans la forêt.

 

 



25/09/2010
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